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Au bord du Fleuve
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11 mars 2020

Ilhem bint Sorhna

J'avais abandonné la jeune Ilhem à sa fièvre dans l'ancien monastère Sach’r Gariba, isolées au cœur des Jaabal Ifrit, sous la garde de quelques Fadela et de sœur Najet (page 41). L'occasion d'une petite conversion pour le bingo ludhibelliste m'a permis de la retrouver...

multi

Une fenêtre s'était ouverte.
Une fenêtre s'était ouverte et la douleur s'était arrêtée. La douleur, mais pas la peur...

Sa fièvre était tombée. Najet, la soeur qui veillait sur elle depuis plus d'un cycle, lui avait annoncé que sa dernière inconscience avait duré dix jours entiers. Dix jours et dix nuits durant lesquels elle avait tenté de la nourrir ou la désaltérer sans aucun succès. Une décade complète durant laquelle elle avait vu son pelage perdre lentement ses tâches, puis toutes ses couleurs.
Mais la respiration d'Ilhem n'avait jamais cessé d'être régulière, sans jamais donner le moindre indice d'altération.
Alors Najet avait attendu, avec toute la patience qui la caractérisait, sans laisser l'angoisse l'emporter, sans tenter de prévenir les doyennes qui ne lui répondaient, de toute façon, que très rarement et fort tardivement...

ilhem

Ilhem se réveilla comme elle se réveillait toujours, sans un mot, sans un geste. Ses yeux aveugles grands ouverts.
C'était une vision différente cette fois. Pas une vision d'avenir, ni l'une de ces visions troubles du monde qu'Ayass'r affirme être le sien. Non, c'est la vision d'un ailleurs, de plusieurs ailleurs, d'une multitude d'ailleurs.
Une multitude d'ailleurs parcourue par tous mes sens. Une multitude d'ailleurs qui ont foulé, gorgé, débordé tous mes sens.
Il m'a donc fallu dix jours pour faire le tour de ces mondes. Dix jours pour ouvrir l'une après l'autre des fenêtres qui n'existaient pas. Dix jours à fuir Sa présence, comme un regard qui veille, qui me cherche sans réussir à me trouver. Un regard qui risque à chaque instant de percer ma présence dans ces mondes effacés. Un regard dont je sais que le moindre frôlement signifierait beaucoup plus que ma mort.

Quelque chose, là, vibre pourtant. Des échos de vibrations. Sur chacun de ces mondes. Peu d'échos, mais des échos partout. Des échos qui m'encouragent, des échos qui m'envahissent, des échos qui voudraient me pénétrer... Mais la place est déjà prise.
Ayass'r...

Des échos qui parlent d'anéantissement, d'éradication, d'effacement total. Des échos qui hurlent leur disparition et qui s'étirent pour continuer à vibrer.
Des échos de vies, de luttes, d'amours.
Des échos qui ont peur et voudraient se cacher.
Des échos qui me parlent d'Elle.

Elle qu'ils aimaient et craignaient.
Elle qu'ils adoraient et écoutaient.
Elle qui leur avait donné la vie puis les avait balayés quand ils avaient cessé de L'amuser.

Des échos qui cherchaient la porte vers cette création qu'Elle avait abandonné, puis oublié.
Des échos qui cherchaient la porte vers ce lieu que certains avaient déjà trouvé.
Des échos qui connaissaient Ayass'r...

Ilhem n'aimait pas ce qu'elle avait fait à Najet.
Avait-elle eut le choix ? Avaient-elles eu le choix ?
Il lui fallait rejoindre les Ifrits. Les Ifrits et tous les Hawāǧis.
Ils ne se cachaient pas très loin. Tout le monde le savait depuis longtemps, mais personne ne l'avait jamais vu.
Elle devait les rejoindre, les convaincre de la suivre pour prêcher aux frontières du désert. Là où résonnait encore la vibration du bris de la fresque.

ilhem01

ilhem02
Bon, c'est pas de la grande littérature, ni de la conversion de ouf et encore moins de la belle peinture...

ilhem03
... mais c'est ce que j'ai de mieux en rayon pour aujourd'hui !

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Commentaires
S
Plutôt bien la conversion et la peinture !
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C
Je la trouve sympa ta conversion ... <br /> <br /> (Bon c'est le point de vue de quelqu'un qui ne convertit rien ou presque ... Par peur d'obtenir une horreur ;) )
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G
Alkemy ?
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