Bonne brochette de BD

Abonnement à une nouvelle médiathèque, je commence à l'explorer et en profiter...

 Batman - Black and White #1 et 2

Recueil d'histoires courtes, d'hommages, des grands noms du comics au héros de DC. Comme dans tout recueil, on y trouve de tout. C'est la façon dont chacun des auteurs interprète Batman qui est intéressante. On y trouve de nombreuses relectures de la mort de ses parents, on y croise le Joker, évidemment, et le Sphinx, très peu d'autres personnages (Robin, Catwoman, Double-Face dans une excellente nouvelle...)
A conseiller aux fans, à lire si vous en avez l'occasion. J'ai de la chance, il est à la médiathèque !

 Docteur Radar #1 et 2 de Simsolo et Bézian

Voilà un sérieux concurrent à Fantomas. 1920, nombre de savants meurent dans des accidents étranges. Point commun, ils s'intéressent tous au voyage dans l'espace et leurs notes, les résultats de leurs recherches ont disparus.
Le responsable en est bien sûr le Docteur Radar qui rêve de devenir le maître du monde. As du déguisement et de la manipulation, il va être bien difficile aux enquêteurs, Straub et son acolyte, de le suivre. Quant à le devancer, n'en parlons pas !
Simsolo au scénario, efficace et au bon goût de début 20ème, Bézian et sa maîtrise du trait anguleux, nerveux. Un régal. Vivement la suite...

V pour Vendetta de Moore et Lloyd

Tiens, encore une BD que j'ai emprunté à la médiathèque. Archiconnue, je n'avais pas encore eu l'occasion de la lire.
Dans une société totalitaire, un homme se lève pour s'opposer. Est-ce une vendetta comme le proclame le titre ou est-ce la naissance d'un mouvement anarco-politique ? En tout cas, les hommes au pouvoir commencent à trembler. La population, elle, reste bien à l'abri grâce au ministère de l'information.
Ceux qui l'ont lu savent comment ça se termine. Les autres (il y en a ?), vous avez la chance de pouvoir le découvrir.
Alan Moore excelle au scénario, je suis moins fan du dessin de David Lloyd.

The End de Zep

La découverte de deux planches de cette BD ne m'avait pas donné envie d'aller plus loin. Et puis, ma fille m'a conseillé de le lire.
Des dessins efficaces, une histoire bien menée qui surfe avec l'air du temps (catastrophisme environnemental et communication sylvestre). Une fausse piste et un désastre. Tous les éléments sont là pour en faire une bonne histoire.
Un petit bémol sur le final, mais qui ne gâche pas l'histoire.

Un printemps à Tchernobyl de Emmanuel Lepage

Comment rendre compte de ce qui s'est passé à Tchernobyl il y a bientôt 34 ans ? Comment rendre compte du danger quand la nature resplendit ?
Emmanuel Lepage le reconnait, il est parti sur place pour montrer l'horreur nucléaire et revient avec des images magnifiques.
Comment avoir peur de ce qui ne se voit pas, ne s'entend pas, ne se ressent pas ?
Un album à lire absolument.

Otto L'homme réécrit de M.-A. Mathieu

Otto est un artiste, un célèbre performeur qui déplace des foules. Mais Otto se perd, s'est perdu. A la mort de ses parents, il trouve des enregistrements et des notes traçant jour après jour les sept premières années de sa vie.
Petit à petit, il va à la quête de son identité.
Le travail graphique est aussi important que le travail sur le texte et nous fait pénétrer dans cette recherche de soi. Jusqu'à se perdre soi-même pour exister au monde.

Iroquois de Patrick Prugne

On est bien un siècle avant les Guerres indiennes, mais c'est là où tout va se jouer. En tout cas, si on suit ce que dit Patrick Prugne.
Une excellente histoire dans laquelle les Français de Henri IV, de Champlain, tentent d'exister en assistant les Hurons dans leurs querelles contre les Iroquois. De quoi donner envie de jouer à Mousquets et Tomahawk dans cette configuration.
Mais ce sont surtout les images qui en mettent plein la vue avec des dessins pleine page et des couleurs où l'encrage se fait si discret qu'il disparaît parfois.
Longtemps, les albums de Prugne m'ont attiré l'oeil. Ça y est, ils sont dans ma liste d'achat.

La langue du Diable de Andrea Ferraris

Salvatore, pauvre pêcheur, ne pourra jamais épouser celle qu'il aime, Antonia, la fille du plus gros propriétaire du village. 
Une île apparaît au large. Français, Anglais, Allemands y passent et tentent de la réclamer au nom de la découverte. Mais Salvatore est le premier à y avoir posé le pied et le roi des Deux-Siciles l'en nomme gouverneur.
Salvatore voit son avenir s'ouvrir...
Loin de l'album précédent, le dessin est ici tout au noir, comme tracé au graphite. On y pénètre, on s'y colle et l'histoire nous enveloppe.

Le singe de Hartlepool de Lupano et Moreau

Encore une histoire bien étrange, j'aime ça vous allez dire.
Au large des côtes anglaises, en ce début de 19° siècle, un navire français fait naufrage. Ravis, les villageois pillent l'épave et mettent la main, difficilement, sur un survivant. Les choses doivent être faites dans les formes, il sera condamné par le tribunal populaire avant d'être pendu. Mais personne ne comprend un mot de ce que dit ce damné Français !
Une histoire bien foutraque où il faut chercher pour trouver des personnages un minimum sensés. Un dessin à la Fred qui souligne la caricature sans passer dans l'excès. Du grand art.

Moby Dick de Chabouté

Je sors juste de la lecture de Melville, ses mots sont encore dans mon oreille. Chabouté en fait une excellente adaptation, pas une relecture ni une interprétation, une adaptation, excellente.
Si vous me suivez, vous ne découvrez pas Chabouté ni mon amour pour son travail. Voir les personnages prendre vie dans le premier tome est un pur plaisir. La rencontre entre Ismaël et Queequeg est au moins aussi drôle que dans le texte de Melville, celle avec Achab aussi intense.
Il faut attendre le deuxième tome pour rencontrer la baleine et, si la narration de Chabouté ne suit pas exactement celle de Melville, la lutte entre le capitaine et sa némésis ne perd rien en dramaturgie.
Un bon choix si vous n'avez pas encore terminé vos amplettes de Noël.

Metropolis #2,3,4 de Lehman et De Caneva

Il y a presque un an, je parlais du premier tome de cette uchronie, ne sachant à quoi m'attendre.
Dans cette capitale franco-allemande du début XX°, l'inspecteur Faune continue d'errer pour comprendre ce qui va de travers. Il erre dans la ville, entre ses personnages particuliers (Freud, M le Maudit, Klimt...) pour trouver les responsables de l'attentat de la tour de la Réconciliation et qui sont ces trois corps momifiés. Il erre dans sa mémoire pour savoir qui il est et à quoi correspondent ces images en surimpression lorsqu'il regarde la ville.
Et puis, il y a cette femme, Loulou...
Une uchronie de plus ? Oui, mais une belle uchronie. Et, quoi qu'en disent les critiques, une très bonne pirouette finale qui évite les chûtes des séries mal bouclées.

Ne me dites pas que là-dedans, vous n'avez pas trouvé un truc qui vous tentait.
Lequel ?
Dites le moi en commentaire ;)

Comments

[giLel]

Toujours un plaisir de lire tes descriptions de bouquins. Merci ;)