La théorie de Rotwang
Vers la lumière ?
Compilateur des documents relevés par le Docteur Sylvia Duchamp et de ses notes personnelles, le professeur Rotwang a rédigé une longue théorie au sujet des habitants des profondeurs du Drachenland. En voici quelques courts extraits...
Ils semblaient disparus depuis des éons, mais les Slanns étaient bien derrière tout ça. Bien avant l'apparition de toute race intelligente sur ou sous la surface de la Terre, les Slanns l'avaient colonisée et appris à utiliser à leurs fins les pouvoirs de l'Ether.
(...) Ne pouvant remédier à l'étrange mal dégénératif qui les frappait, malgré leur puissante ingénierie biologique, ils créérent de toutes pièces une espèce intelligente à partir des nombreux lézards qui vivaient dans les cavernes. Ainsi naquirent les Skinks, issus des cuves à Ether.
(...) Biologiquement imparfaits, les Skinks restaient très fragiles et mourraient en quelques heures dès qu'ils étaient exposés à une lumière trop vive comme celle du soleil ou la luminosité électrique du Drachenland. Ils furent donc affectés à la garde des cavernes, empêchant l'entrée, mais surtout la sortie des terres du Drachenland à tout autre que leurs maîtres.
Un lichen légèrement phosphorescent fut cultivé sur les parois des grottes pour leur assurer une visibilité parfaire dans ces sombres profondeurs.
(...) Les recherches biomécaniques des Slanns leurs échappèrent alors et ce fut le début de l'ère des Atlantes, nouveaux conquérants du Drachenland. Seuls quelques fétiches animés, taillés dans le bois orangé de l'arbre à Ether, restèrent près des derniers Slanns pour les aider dans leurs travaux.
(...) C'est alors, très probablement, qu'ils mirent au point la machine à Ether qui, si elle ne les rendait pas plus forts, faisait se relever les Skinks pourtant morts. Cette machine pouvait même être reliée aux fétiches orange qui servaient alors de relais. Les faibles Skinks étaient devenus invincibles !
Théorie fumeuse, élucubrations d'un illuminé ou réalité ? Si le monde de la science fut unanime pour décrier les écrits de Rotwang, il reste partagé devant les étranges réalisations du professeur...
"La Quinzaine Scientifique" - 10 janvier 1927