Tranche pré-estivale

Il n'en revenait pas, ils avaient lancé des tueurs à ses trousses !
Ils tenaient vraiment à récupérer leur prototype et Echion n'avait pas été spécialement discret.
A nouveau acculé à la fuite, il fit ce qu'il avait toujours fait, aller se cacher dans un port en attendant d'embarquer sur un navire peu regardant sur la qualité de sa main d’œuvre.

Echion avait attendu trois jours avant que se présente le bateau idéal, la copie conforme de celui qui avait fini aux portes du désert. Il partait pour une traversée du grand lac salé dans toute sa largeur, avec arrêts dans les îles sauvages.
Toujours la même traversée, Echion avait l'impression que sa vie tournait en boucle. Sauf que, cette fois, il ne prendrait aucun risque. Il avait prévenu le jeune mousse qui partageait son hamac, interdiction formelle de toucher à sa machine.

Mais a-t-on déjà vu un jeune, mousse ou pas-mousse, obéir à ce genre de recommandation ?
Enfin, ça leur permettrait tout de même de s'initier à la navigation de survie et de rencontrer la faune locale...

Le juif errant de Eugène Sue

Je me suis pris une petite fixette autour du personnage du juif errant en lisant un paquet de trucs en provenance de Gallica. Le personnage est, à coup sur, une très bonne source de scénarios. Par contre, il n'apparait que comme prétexte dans le livre d'Eugène Sue.
L'histoire est pleine de rebondissements comme beaucoup de ces romans feuilletonnant dans la presse au 19°, avec pas mal de longueurs. Ce qui a retenu mon attention est la modernité des idées que soulève E. Sue. Il y présente nombre de réflexions sociales (allocations aux pauvres, coopératives ouvrières, allocations de retraite ou maladie) et un féminisme tout à fait étonnant.
A lire en connaissance de cause donc.

Les 5 Terres de Lewelyn et Lereculey

Dans la série "ces BD que j'ai refusé de lire", en voici encore une. Trop de fantasy tue la fantasy, ou pas...
Différents peuples anthropomorphes se partagent les 5 Terres, Ours, Serpents, Singes, Cerfs et, sur l'île centrale, les Félins qui gouvernent. Enfin, qui gouvernent, il faut tout de même que la succession se fasse et que les jeunes otages des autres peuples soient retenus en sécurité.
Jeu de factions, jeu d'alliances et de trahisons, chaque album est l'occasion de rebrasser les cartes. Une bonne série pour laquelle je suis content de ne pas être resté sur ma première impression.

Roi des Mapuche #1 de Dabitch et Dumontheuil

Il y a quelques mois (ou années...), j'avais découvert l'étrange aventure d'Antoine de Tounens chez les Indiens Argento-Chiliens me disant que cette mini-épopée pourrait faire une excellente base narrative.
Il faut croire que je n'ai pas été le seul car plusieurs BD viennent de paraître sur le sujet. Roi des Mapuche est une fiction tirée de cette aventure. Au milieu du 19°, un juriste provincial a une révélation : il va bâtir un royaume chez les indiens Mapuche, à la frontière chilio-argentine. Et ça marche ! Mais le roi Antoine 1er a besoin d'argent pour maintenir son royaume et rentre en France.
Cette histoire commence au moment où Antoine prépare son deuxième voyage en Patagonie. Désillusions, rêves et imbroglios politiques sont excellemment servis par le scénario qui traite les lieux en parallèle et un dessin entre réalisme et cartoon.

La Renarde de M. Blandin et S. Chrisostome

Une véritable claque cet album. Imaginez Renart, du roman du même nom, évoluant aujourd'hui dans une campagne tranquille. Mais attention, première chose, c'est une femelle, LA renarde. Et, si elle aime autant que son aïeul littéraire se moquer de ceux qui l'entourent, elle y ajoute une touche de cynisme que rien n'émeut.
Ajoutez à ça une galerie de personnages secondaires du plus niais (le pauvre, pauvre Georges) au plus attaqué (mais cet âne !) en passant pas la pauvre mère lapine neurasthénique. Et tout ça en 2 albums sans temps mort.
Si vous avez l'occasion de trouver cette bd, jetez-vous dessus. Si vous n'en avez pas l'occasion, créez-la. Il faut absolument que vous la lisiez.

L'ours et le rossignol de K. Arden

Référence trouvée chez l'homme-qui-n'a-plus-de-blog, cette couverture, ce titre m'avaient attiré l’œil. Il faut dire aussi que l'hqn'apdb n'a pas mauvais goût. Bref, livre acheté, mis sur la pile, puis dévoré, évidemment.
Une Russie médiévale, d'avant les Tsars. Une Russie paysanne et entourée des forces de la nature. Une Russie dont les campagnes se christianisent lentement. Dans le domaine de Piotr, dans sa demeure même, on oublie peu à peu d'offrir le tribut aux membres cachés du petit peuple. On le délaisse pour servir ce dieu sur la croix dont le prêtre parle sans arrêt. Mais la jeune Vassia, dernière née de Piotr, a le don de les voir et de leur parler.
Mais attention, ce n'est pas le roman initiatique d'une jeune fille qui grandit. C'est le roman farouche de la nature qui souhaite vivre avec l'homme, c'est le roman des hommes qui oublient leur place et se le font rappeler violemment.
Il peut se lire seul, mais la suite de la trilogie vient de paraitre. J'ai donc hâte de voir si l'histoire continue vers le fantastique ou vers les intrigues politiques. Un peu des deux, j'espère...

Habibi de Craig Thompson

L'été est l'occasion pour les éditeurs de bd d'attirer le chaland. J'ai, évidemment, cédé aux sirènes de Marvel ou Urban Comics (nettement moins bons que ceux de l'an dernier) mais c'est avec l'offre de Casterman que j'ai eu une belle surprise. Pourtant, Craig Thompson m'avait laissé un souvenir assez banal d'auteur indé-newyorkais.
Mais cet Habibi est un excellent roman graphique. L'histoire se passe dans un pays sud-saharien où Dodola (jeune fille à peine pubère vendue à un scribe) et Zam (tout jeune enfant abandonné par sa mère) vont grandir et s'émanciper en s'épaulant l'un l'autre. Au fil d'une narration rythmée par des légendes arabes et des jeux calligraphiques, ils vont grandir ensemble, se perdre, longtemps, puis se retrouver.
Pas sur que vous le trouviez encore en librairie, mais si c'est le cas, vous ne perdrez pas vos 10€.

La ferme des animaux de G. Orwell

Oui, j'avoue, je ne l'avais pas encore lu. Pourtant, j'ai lu Le château des animaux qui en est une sorte de suite ou d'hommage.
Peu de pages, vite lu, mais toute la patte d'Orwell est là. Une satyre du soviétisme dans laquelle les personnages s'engluent sans aucune échappatoire. Ecrit pendant les années 1942-43, on y voit, au-delà de la critique du communisme, des thèmes qu'il reprendra et étendra dans 1984 : le totalitarisme, la réécriture de l'histoire, l'utilisation de la langue...
Un très bon livre, mais ça vous le saviez déjà !

Comments

[Brauwan]

J'ai beaucoup aimé les 5 terres, il faut que je lise le dernier tome sorti. Le château des animaux est aussi sur ma liste, reste à trouver le temps et voir si j'enchaîne aussi sur la ferme des animaux !

[Ajax]

"La ferme des animaux", incontournable !

Content que la lecture de "L'ours et le rossignol" t'a emballé.

Et... l'hqn'apd ? hein ?