Des mots, toujours des mots...

... mais des images aussi.

J'ai un sérieux retard dans les livres que je souhaite vous présenter. On va tenter de rattraper ça sans être trop long...

Le clan des Medicis de J. Heers

Acheté par hasard et, surtout, par curiosité, je n'ai pas regretté mon achat. Pour moi, les Médicis c'est deux reines de France et un mécène florentin. Ce livre est parfait pour effacer et remplacer ces piètres connaissances.
Nous sommes donc à Florence au XIIIème siècle et c'est un sacré bazar. Contrairement aux autres cités italiennes, ici, pas de dirigeant suprême. A la place, des familles cherchent à placer les leurs aux places influentes. Profitant des combats entre les grandes familles, celle des Medicis, relativement discrète, va tirer son épingle du jeu.
On est loin de Venise, mais l'ambiance est tout à fait ce qu'il faut pour des parties de Carnevale.

Le serpent majuscule de P. Lemaitre

Œuvre de jeunesse de Lemaitre, ce polar contient déjà ce qui fait la force de l'auteur : l'envie de tourner la page. Si l'histoire se laisse plus ou moins deviner, rien ne vient gâcher se plaisir du "vivement que je tourne la page".
Je vous invite donc à aller faire la connaissance de Mathilde, tueuse professionnelle depuis de longues années, de son dalmatien (dont l'éditeur est bien content de pouvoir le coller sur la couverture) et de ses longs monologues.

Le serpent et la lance de Hub

Après le Japon d'Okko, voilà que Hub nous entraine au pays des Aztèques et pas pour une petite balade : 173 planches pour le premier tome, 106 pour le deuxième !
Bien avant la venue des Espagnols (enfin, un demi siècle avant), Œil-Lance va enquêter sur une série de meurtres rituels en croisant ses anciens camarades.
Le récit fait des aller-retours entre le passé et le présent, mêlant les pistes, mais sa lecture reste relativement fluide. Evidemment, Hub ne nous révèle rien en attendant le troisième et dernier tome. Mais son dessin nous immerge complétement dans l'univers, au milieu des personnages.

Axolot de Baud & co

Patrick Baud tient une chaine Youtube où il aime bien raconter des trucs improbables. Mais, ça, je le sais depuis que j'ai lu cette BD trouvée par hasard.
Cette BD reprend donc, sous la main d'une grosse dizaine de dessinateurs (Libon, Marion Montaigne, Boulet par exemple), différentes histoires allant du loufoque au délirant. Connaissiez-vous l'histoire de Mike, ce poulet qui vécut 18 mois sans tête ?
Ou celle d'Henrietta Lacks et de ses cellules immortelles ?
Il n'y a pas qu'à moi que ça a dû plaire, la série contient déjà 5 volumes !

Merlin de Michel Rio

Il faut toujours jeter un œil dans les stock de livres soldés, on pourrait bien tomber sur un truc intéressant. Et voilà que je trouve ce bouquin... Merlin ? Le Merlin ? Un bouquin de 89 inconnu pour moi.
"Je me suis permis là une scandaleuse appropriation, une trahison réduite dans l'espace, mais illimitée dans l'esprit, consistant à accaparer sans la moindre piété une grande légende...", voilà ce que dit Michel Rio en matière d'excuse.
Effectivement, il s'est totalement réapproprié le mythe, laissant un Merlin plus que centenaire nous retracer l'épopée arthurienne. Le laissant nous présenter à sa façon ses grandes figures et philosopher sur eux autant que sur lui-même.
En refermant le livre, je n'ai eu que deux envies, lui accorder toutes les excuses qu'il souhaite et aller rapidement lire les deux autres volumes qu'il a commis !

Le petit frère de J.L. Tripp

Je ne connais Jean-Louis Tripp qu'à travers Magasin Général. Aussi, quand un collègue m'a passé ce Petit frère en me parlant de récit autobiographique, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Et bien si, comme moi, vous n'en attendez rien, préparez-vous à une sacrée gifle.
On est en août 76, les plus vieux se souviendront de cet été qui paraissait (et qui était) caniculaire. Le jeune Jean-Louis et sa famille traversent les monts d'Arrée en roulote. L'insouciance des vacances estivales est brisée d'un coup. L'insouciance de cet été 76, mais des longues années qui vont suivre jusqu'à ce que l'auteur trouve la force de dessiner ces planches.

Le Roman de Renart 

Avec l'histoire du vol des anguilles, de la pêche d'Isengrin ou du vol de ses jambons, je croyais connaître le Roman de Renart... Et bien je me trompais (vous vous en doutiez, n'est-ce pas ?).
Loin de ce jeune farceur, Renart est un violeur, un sacrilège, un usurpateur, un renégat toujours entre la fuite et son futur mauvais coup.
Cette édition bilingue français/françois ne couvre qu'une partie des nombreuses branches de ce qu'on appelle faussement Roman de Renart, mais présente les éléments principaux de ce personnage qui a réussi à transformer son nom en nom commun.

On s'arrête là pour cette fois, mais je vous donne quand même LA référence incontournable pour cette rentrée littéraire :
- en vrai papier
- en 0 et en 1