Revue de l'été

Un bon gros mois de lecture. Faut dire qu'avec les chaleurs de juillet, il est largement plus agréable de lire à l'ombre avec un bon verre que de peindre en suant à grosses gouttes en regardant la peinture craqueler !

La Dame de Monsoreau de Dumas

Effet mousquetaires ? Un Dumas m'a sauté dans les mains. Il s'agit du deuxième tome de la "trilogie des guerres de religion" qui commence avec la Reine Margot.
Une véritable aventure de cape et d'épée avec tous les éléments indispensables : deux factions, deux femmes, deux héros, des traitres, des guets-apens, des intrigues...
Dumas est un véritable feuilletoniste, qui ne laisse tranquille son lecteur à aucun moment. Même pas à la fin alors que tout va bien se terminer.
Alors Henri III va-t-il se faire assassiner ? Qui des factieux angevins va se lier aux mignons du roi ? Qui réussira à séduire la belle Diane ? Les Guise vont-ils enfin accéder au pouvoir ?
Mais surtout, qui va mourir ?
Et puis, pour ceux qui sont toujours fauchés, je vous rappelle que tout Dumas est entièrement gratuit et accessible sur Gallica !

Batman White Knight de Murphy Sean

Urban Comics a eu l'excellente idée cet été de publier de gros recueils à un prix battant toute concurrence. J'ai commencé par un achat timide du premier volume, White Knight. Excellente histoire avec un Joker-chevalier blanc candidat à la mairie de Gotham.
Du coup, je me suis précipité pour en acheter d'autres :
- la Cour des Hiboux, où Batou doit lutter contre une loge secrète qui dirige Gotham dans l'ombre depuis des décennies.
- Harley Quinn qui m'a laissé sur ma faim.
- Red Son, où Superman naît en Union Soviétique et répand la sagesse communiste dans le monde entier, sauf aux Etats-Unis qui restent réticents à son message. Les deux nouvelles qui l'accompagnent sont moins bonnes.
- Silence, où un mystérieux adversaire manipule tous les ennemis de Batman pour le faire craquer. Et puis, un bisou entre Batou et Catwoman, c'est pas tous les jours.
- Le Deuil de la famille, avec une excellente manipulation du Joker.
- Injustice, année un, plus anecdotique mais qui résonne particulièrement avec Red Son. Vouloir faire le bien peut-il être la justification d'une dictature ?
Vous l'avez compris, une (très) bonne cuvée offerte par Urban Comics. A tel point que je n'ai pas réussi à trouver les numéros qui me manquaient.

La vie secrète des arbres de P. Wohlleben

Les arbres sont des êtres vivants, je n'apprends rien à personne. Mais à quel point sont-ils vivants ? La forêt elle-même peut-elle être considérée comme une entité vivante ?
Ce livre a fait partie des best sellers en 2015 lors de sa sortie. Il a surtout fait parler de lui pour l'intelligence que l'auteur, ingénieur forestier, prête aux arbres et aux réseaux mycorhiziens qui les relient.
Je m'attendais à un livre très théorique où l'auteur cherche à convaincre avec des arguments scientifiques bancals. Rien de ça, on est plutôt dans le registre de la science expérimentale. L'auteur ne semblait pas prévoir le succès médiatique qui a suivi et reste très humble par rapport à ce qu'il déclare.
Bref, c'est un livre très agréable malgré des fins de chapitre abruptes.

La Bête et la Belle de Thierry Jonquet

Dernier récit qu'il me restait à lire dans le recueil Romans Noirs, cette Bête et la Belle révèle encore une autre facette de l'auteur. Jonquet y excelle toujours pour la description de l'âme humaine. Mais là, nous ne sommes plus dans l'horreur meurtrière. Nous observons le meurtrier dans sa descente aux enfers en tentant de démêler les fils de la réalité.
Grâce au commissaire et au vieux Léon, la lumière se fait petit à petit jusqu'à la révélation finale. Et là, forcément, on n'a qu'une envie c'est de reprendre le livre depuis le début.
Ce livre confirme tout le bien que je pense de Thierry Jonquet.

Les Désenchantées de Pierre Loti

Début du XX° siècle, l'écrivain André Lhéry revient à Istamboul pour répondre à l'appel d'une jeune lectrice. Celle qui se fait appeler Djénane cherche un témoin qui pourra raconter le malheur de la vie des jeunes femmes cultivées de la Turquie moderne. Rêvant de liberté et d'Europe, elles vivent recluses dans leur gynécée où seules leurs semblables sont admises.
L'écrivain, avatar du vieillissant Loti, acceptera de porter le témoignage de ces pauvres jeunes mariées après les avoir rencontrées secrêtement. Ce sont elles ces désenchantées, réveillées de l'enchantement (du sortilège) qui leur maintenait les yeux fermés et leur laissait accepter leur situation. Alors qu'elles tentent de lui faire comprendre leurs envies de liberté, Loti regrette l'européanisation de Stamboul.
Un roman très actuel en fait.
Pour aller au-delà du livre et avancer dans cette auto-fiction de Loti, écoutez ce podcast qui vous convaincra peut-être plus que moi.

Si vous êtes sages, vous saurez ce qui m'a plu en août dans ma prochaine revue.