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Au bord du Fleuve
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30 janvier 2020

Lavandières...

Le Greco-Perse (ou Perso-Grec) animateur du forum Warmania a proposé une espèce de cadavre exquis où, chacun son tour, peut prétendre apporter sa pierre à la rédaction commune d'une histoire médiévalo-fantastique. Il suffit d'y intégrer une figurine que vous venez de peindre pour l'occasion et de raconter ce qu'elle vient faire au milieu du bazar ambiant.
Les visiteurs réguliers savent que j'ai du mal à me retenir quand il s'agit de raconter une petite histoire. Alors, après mes 3 prédécesseurs, voici où je reprends la chariotte :

Tout ce dont il avait besoin était une occasion d'être dans le dos du saltimbanque et si possible dans les bois.
- Votre histoire m'a ému, vous voulez que je vous amène au prochain village ?
A cette phrase, André sourit de toutes ses dents et lui donna une grande claque dans le dos qui lui coupa le souffle.

- Avec grand plaisir mon ami ! Le plan n'avait pas intérêt à échouer...

Gerd prit rapidement le sentier, suivi de près par le géant. Il ne se sentait décidément pas très à l'aise aujourd'hui, un truc pâteux lui collait à la tête. Comme une gueule de bois mais sans les coups dans le crâne.
Le sentier se divisait en deux autour d'une souche. Il regarda autour de lui, les yeux écarquillés :
- 'tain, j'étions rendu où lô ?
- Ah, que voilà un guide fort civil. J'apperçois l'orée du bois à quelques pas sur notre gauche.
- Su' al guiauch' ? Mâ y'a l'forêt en plein su' al gauch'...
Gerd se frotta la tête à plusieurs reprises. Il ne savait pas où il était... et sa proie se carapatait sans lui.

- Attends Alfred, c'est point par lô ! Faut tiourner su' al droit' sinon on allions tomber su' la bauge au gros ricin. Attends, j'te dis.
- André, pas Alfred, lui rappela le géant, tournant vers lui un regard affable. Point de bauge dans cette direction, j'entends seulement le babil de quelques villageoises.

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Alors qu'ils émergeaient de la forêt, Gerd décida enfin que trop c'était trop. Il s'affala sur le rocher qu'André venait de déposer au sol et s'ausculta de nouveau la tête à la recherche d'une bosse qui pourrait tout expliquer. 
Ses yeux faisaient des aller-retours entre le géant à l'arrêt et un groupe de lavandières occupées à laver et étendre du linge.
* Etendre du linge à l'orée du bois aux loups ? A l'orée du bois aux loups alors que la nuit va tomber ?

- Oh, vas-y té. J'y comprenions qu'dale à c'qui s'passe lô, dit-il en faisant signe au géant d'avancer. Ma, c'est pô t'ta fait normal, ajouta-t-il en jetant un nouveau coup d'oeil vers la forêt.

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- Belles dames, déclara André, pourriez-vous m'indiquer la direction du village ? Mon guide vient de m'abandonner, dit-il en désignant Gerd sur son rocher qui s'était remis à bavouiller d'hébétude.

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- Belles dames ! rit la plus jeune. Il n'a pas encore remarqué la Martisse ce grand godiaud là, déclara-t-elle à celles qui étendaient le linge.
La plus âgée la tança d'un regard sévère.
- Avec de grands bras comme les tiens, gaillard, tu devrais bien pouvoir m'aider à tordre le linge.
- André je me nomme, répondit-il en s'approchant pour aider la jeune fille.

- Gné ? Des petiotes qu'essorent leur linge à la tombée d'al nuit. Ça m'rappellions comme une histoêre, ça... Attends z'y, l'André, commença le brigand alors que son regard se portait de l'autre côté du fil.

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- Oh, el p'tit lot, j'irions bien la lutiner.

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Oubliant ce qu'il était parti à dire, il s'approcha et commença à tourner autour de celle qui frottait son linge avec énergie. Sa chemise, fort humide, laissait apparaître des formes qui hypnotisaient Gerd. Et, dans l'idée folle où cela n'aurait pas suffit, une bretelle lui glissait régulièrement sur le bras gauche, dévoilant plus qu'il n'en fallait une poitrine généreuse.

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- L'homme, tu me parais bien membré, siffla-t-elle. Tu veux bien m'bouger mon baquet pour l'approcher de mes soeurs ?
- Si tu m'dis ton p'tit nom, la drôlesse, sûr que j'pourrions t'assister.
- On me nomme la Martisse, répondit-elle en levant ses yeux bleus dans le regard bien bas de Gerd.
Alors qu'il se baissait pour saisir les anses du baquet, il vit le géant saisir le drap que lui tendait une des filles. Les lessiveuses nocturnes, ça lui revenait.

Les dames se rassemblèrent autour des deux corps.
- Tu lui as bien amoché le crâne à celui-là, Martisse !
- J'ai à peine cogné, il était beugné d'avant. Et tu peux parler, tu as vu dans quel état sont les bras du grand ?
- C'est sûr que notre maître va avoir du mal à les faire travailler dans cet état, grogna la plus vieille.

- Vous parlez de moi mesdames ? lança une voix.

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Si vous voulez lire la suite, vous savez où aller.
Les figurines qui composent la scène viennent de chez JJG, je vous en ai déjà parlé.
Si, comme Gerd, vous n'arrivez plus à vous rappeler des lavandières, vous pouvez aller faire un tour sur Wikipedia par exemple.

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Commentaires
G
Je ne connaissais pas les lavandières de nuit. Excellent !
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M
C'est original comme sujet en tout cas !
Répondre
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