Chasse au grand singe

Un récit de Sylvestre Lefranc, pour l'Illustration

Les informations que m'avaient fourni les Babinga avaient été confirmées par mes éclaireurs. Un grand singe solitaire avait été débusqué au coeur de la forêt, à deux jours de pirogue à peine.

Il ne me fallut que quelques minutes pour convaincre le Capitaine Vermorel de m'accompagner. Il se faisait fort de recruter de quoi constituer une colonne à même de nous accompagner.
Il fut pourtant bien difficile de maintenir secret notre projet d'expédition et trois aventuriers, proposant de régler les frais, se joignirent à nous.

Nous partîmes donc à bord de quatre pirogues. Les éclaireurs et un groupe de Ruga-Rugas étaient dans la pirogue de tête. Vermorel, ses soldats et moi les suivions, puis venaient une pirogue de novices avec les porteurs et celle des aventuriers avec un second groupe de Ruga-Rugas.
Le voyage fut mouvementé et nous perdîmes la pirogue avec nos porteurs et novices. Nous pûmes malgré tout récupérer une partie du matériel et un constituer un nouveau groupe de novices avec les porteurs des autres pirogues.

Au matin du troisième jour, nous arrivâmes enfin. Les soldats de Vermorel montraient quelques signes de nervosité.
Dès que nos éclaireurs eurent repéré le nid du grand singe, nous décidâmes de constituer deux groupes afin de l'encercler. Les aventuriers, un groupe de Ruga-Rugas et les éclaireurs approcheraient par le sud. Les soldats de Vermorel, l'autre groupe de Ruga-Rugas et les novices, nous arriverions par le nord.

! Attention ! [Mode photo pourries on]

La forêt était dense et obscure, difficile de voir ce qui pouvait se cacher derrière un bosquet. Seuls les chants de quelques crapauds autour d'une mare boueuse rompaient le silence pesant.
Rien ne révélait la présence du grand singe autour de son nid, mais les jeunes noirs qui m'accompagnaient s'étaient tus. Crainte ou respect ? Les deux sans doute.
A quelques mètres de nous, les soldats de Vermorel avaient perdu l'air bravache qu'ils affichaient la veille encore. Ils serraient leurs armes contre leur torse, jetant de droite et de gauche des regards qui voulaient percer les feuillages.

"Ciboulette" verte : terrain bloquant.
Feuillage qui dépasse 10cm : terrain haut.

Soclage marron/terre : terrain pratiquable. Ils seront tous considérés comme dangereux.
D'ailleurs, la présence d'un crocodile l'atteste !

Le grand (^^) singe est là, il ne sait pas encore ce qui l'attend.

Les figurines sont réunies, les colonnes constituées. La partie peut commencer.

Du nord, là où nous étions Vermorel et moi, nous remarquâmes un mouvement au delà de la mare. Le capitaine dépêcha ses Ruga-Rugas se mettre en position.
C'était un groupe de guerriers de la forêt. Les Babinga m'avaient prévenu que nous risquions d'en rencontrer quelques uns, mais que nos fusils les mettraient rapidement en fuite.

Au premier plan, un groupe de guerriers de la forêt, accompagnés d'un guerrier sacré et d'un sorcier.
A l'arrière, un groupe de Ruga-Rugas, un groupe de soldats accompagné d'un officier et, partiellement caché, un groupe de novices accompagné du journaliste.

Les guerriers de la forêt avancent pour se placer près du nid du grand singe.
Les Ruga-Rugas se mettent à distance de tir pour les arroser. On est dans la forêt, couvert dense avec une sauvegarde à D8.

Les tirs des Ruga-Rugas commencèrent à résonner. Les crapauds se turent, une volée d'oiseau s'éparpilla, quelques singes agacés crièrent au-dessus de nous, mais les guerriers de la forêt ne tombèrent ni ne reculèrent. Etait-ce la présence d'un sorcier dans leur rang qui les galvanisait ?
Il m'était réellement difficile de le savoir de l'endroit où je me tenais. Mais il m'a plutôt semblé qu'il s'adressait aux singes dans les branches. Les bruits qu'il faisait et les cris qu'il obtenait en réponse étaient plutôt impressionnants. Mes novices échangaient des regards lourds. Devant nous, les Ruga-Rugas n'en tenaient aucun compte. Peut-être étaient-ils plus inquiets des cris qui provenaient de l'autre côté du nid...

Un groupe de pygmées avait surgit des fourrés et s'en prenait aux explorateurs. Malgré les flèches qui volaient autour d'eux, ces derniers ne tremblaient guère. Il faut dire que les petits hommes paraissaient bien ridicules. J'en étais à me demander comment ils avaient pu obtenir une telle réputation lorsque...

Après un corps à corps tout à fait raté contre des Ruga-Rugas (D6 contre D8), les pygmées se contentent de tirer. Et là, la règle du poison fait très, très mal. Les aventuriers ont beau pouvoir se prémunir d'une perte en l'échangeant contre deux jetons stress. Quand un groupe de 3 se retrouve réduit à 1 avec 4 jetons, il disparaît, c'est tout !

J'en étais à me demander comment ils avaient pu obtenir une telle réputation lorsque je vis deux des aventuriers tomber et le troisième fuir à toutes jambes.
Nous avions laissé trop de temps aux tribus, le capitaine Vermorel et moi décidâmes d'un élan commun de nous élancer à l'assaut de ceux qui restaient.

Le crocodile détale... Encore une fois, je n'arrive pas à déclencher d'événement aléatoire dans les décors. Cela dit, une fourmilière dans une partie précédente m'a laissé de cuisants souvenirs !

Les Lebel des soldats font mouche et les guerriers des forêts tombent rapidement.
Profitant de cet assaut, les Ruga-Rugas concentrent leurs tirs sur le grand singe qui essaye de fuir mais n'est guère protégé par la végétation autour de son nid.

Les pygmées s'approchent pour le défendre et faire barrière de leur corps. Leur petite taille ne s'y prête pourtant pas.
Notre dernier éclaireur, libéré des cannibales qui ont chargé son groupe, collecte quelques fétiches sacrés posés près du nid. Il est à supposer que la tribu de pygmées avait habilement disposé ces statuettes pour protéger le nid du grand singe. Les collectionneurs apprécieront de les voir exposées dans nos salles parisiennes.

Le dernier point de vie du grand singe doit être enlevé au corps à corps pour que les Blancs capturent le grand singe. Chacun de ces points correspondant au nombre de dés qu'il jette en combat, il est important d'en faire baisser la valeur avant de croiser ses poings.

Confiant dans ses réussites précédentes, ou du moins ce qu'il croit être ses réussites quelques singes ayant jeté des branches et assommé un Ruga-Ruga, le Sorcier en appelle aux esprits de la jungle pour éliminer les soldats qui le chargent.
Ils est à croire que les esprits, pas plus que les fétiches, ne tiennent à protéger qui que ce soit. Ou alors, qu'ils n'aiment pas être dérangés, car le Sorcier, au milieu d'un de ses grands appels, s'est écroulé d'un coup.

Afin d'obtenir plus de dés pour réussir ses sorts, le sorcier peut piocher des pions stress. Mais gare à lui s'il pioche une main rouge, il meurt alors immédiatement !

L'animal ne pouvait plus nous échapper. Notre étau s'était resserré autour de lui et il semblait totalement hagard. Ce n'étaient pas les quelques pygmées survivants qui pourraient empêcher sa capture.
Ils firent alors ce qu'aucun d'entre nous n'aurait pu imaginer. Ils tirèrent sur la bête qui s'écroula sans un bruit.

Les Babinga m'expliquèrent bien plus tard qu'ainsi l'esprit du grand singe ne quitterait pas la forêt. Ils l'avaient protégé à jamais.

Si le grand singe meurt, les tribus gagnent la partie. C'est fait !
J'aurais dû me souvenir de cette condition de victoire^^

[/Mode photo pourries off]... enfin j'espère !
En tout cas, ne vous arrêtez pas à ces mauvaises photos. Ce jeu, c'est du tout bon.

Comments

[Brauwan]

Je l'ai joué aussi celui-là ;)

Ça ne s'était pas aussi bien passé pour ma colonne de blancs cependant.

Tu es sûr que les tribus de la forêt ont le droit de tirer sur le singe?!