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Au bord du Fleuve
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22 avril 2013

Amitiés

ill_abdel

- Fie-toi à la sorcière blanche, m’avait dit Abdelan au moment où nous nous quittions.

Les jours que nous avions passés ensemble m’avaient semblé des semaines, tant ils avaient été intenses. L’Alchimie était puissante chez le jeune Malikh et il n’avait pas besoin, comme ma mère ou les sœurs qu’elle recueillait, d’un miroir d’eau pour en focaliser les effets. Le focaliseur, c’était Abdelan lui-même. L’Alchimie semblait en sourdre naturellement et suivre sa propre voie et, plus proche en était une source, plus chaotique en était son effet.
C’est son environnement qui inspirait l’Alchimie d’Abdelan, ceux qui l’entouraient en ressentaient l’influence. Il n’avait qu’à vous regarder pour que, par exemple, les actes les plus simples deviennent difficiles à réaliser. Combien de fois joua-t-il ce jeu avec moi alors que je m’entraînais à l’escrime ? Tout à coup, le mannequin me semblait s’éloigner ou ma lame tournait dans mes mains et ne faisait que le frôler au lieu de l’atteindre à l’articulation visée.
Mes yeux se levaient alors vers Abdelan qui me lançait son fameux petit sourire, à aucun autre moment je n’avais la telle impression qu’il me voyait, avec complétude.

Nous restâmes quelques jours près de cette ancienne tour Naasthi. Mes yeux servaient à Abdelan pour décrypter avec des mots les gravures qu’il parcourait de ses mains. Il semblait découvrir des mystères hors de ma portée dans ces lignes sinueuses, mais répondait toujours par la négative à mes interrogations.
Ces mystères lui restaient indéchiffrables, il disait manquer de puissance pour accéder à leur signification. L’ifrit en possédait peut-être la clé, il devait réussir à l’approcher.

Nous parlâmes assez peu d’Hammarat ou des mensonges des matriarches. Abdelan me parla des Sœurs de la nativité qui étaient à sa poursuite. Il ne les craignait manifestement pas, affichant son petit sourire quand il en parlait.
Il évoqua également des rumeurs concernant Iëcha. Comment elle aidait, assistait et recueillait les sœurs renégates avec l’aide des Ermadhis. Je n’en revenais pas ! Iëcha s’attribuait-elle elle-même les travaux de ma mère ou n’étaient-ce que les colporteurs qui en changeaient l’origine ?
Que m’avait-elle dit de ma mère quand nous nous étions croisés dans les sous-sols du pénitencier ? Impossible de m’en souvenir. mais elle la connaissait, c’est sûr.

ill_ermadhi

 

J’avais trouvé, sinon un ami, du moins quelqu’un à qui me confier et avec lequel je me sentais en repos. Il fallait pourtant que je me remette en chemin et viser directement les Sorhnas cette fois. Trop de monde était en chasse de cet ifrit, elles ne pourraient pas cacher au Magmou’a leur implication. Je n’avais plus besoin de recueillir d’indices, ils étaient bien trop évidents.

Au moment de nous séparer, Abdelan me regarda fixement de son étrange regard vide.
« N’aie pas peur d’elles, car c’est elles qui te craignent. Tout comme elles craignent ce qui leur est extérieur. »
Comment avait-il vu qu’elles me terrifiaient, alors que je ne le savais pas moi-même ? Ces simples paroles me révélant ma peur, l’éteignirent en même temps. J’étais prêt à les affronter.
- Iëcha n’est pas loin, retrouve-la et fie-toi à elle, ajouta-t-il avant de partir vers l’est.

alk70

C'est dans un petit village que je la retrouvais, alors qu'une pluie glacée commençait à tomber.
Je distinguais difficilement les Khalimans qui constituaient le groupe qui pénétrait dans le village, seule la silhouette du Kabircheikh Hakim se distinguait nettement. Je me dirigeais donc vers lui.
Il me confirma la présence d'Iëcha dans le groupe qui pénétrait à l'opposé du village et m'appris qu'ils devaient intercepter des messagers. La non-violence du Cheikh allait encore jouer contre nous, il s'agissait d'acheter des informations, aucunement des les obtenir par la force ou l'intimidation. 

alk71

S'éloignant de son banquier, Iëcha avait déjà pénétré dans le village.
Face à nous, l'ignoble Feng Sao s'insinuait par une ruelle tandis que ses hommes parlementaient avec leur propre banquier. Au moins, nous nous battrons à armes égales...

alk72

C'est du moins ce que je croyais. Surgissant d'on ne sait où, un cavalier se précipita sur Iëcha, lui cinglant le visage. Je la vis vaciller puis se reprendre. Le cavalier redoubla ses coups et, sous la poussée de sa monture, la sorcière tomba au sol. 
Le vent et la pluie couvrirent mes cris.

alk73

Le chasseur d'ifrit qui accompagnait la Sorhna se précipita sur le cavalier pour la venger. Ses coups firent mouche à deux reprises, entamant gravement la confiance du soldat. Mais une Ombre parvint à se glisser derrière l'ifrit qaniss, le blessant à mort.

alk74

Hakim n'avait rien vu, ou rien voulu voir ; ses Jarayas et moi étions parvenus aux messagers. Il allait récupérer ses précieux renseignements au nez et à la barbe de la Triade.
C'est alors que surgit Feng Sao. Le vent et la pluie se calmèrent un instant, puis se mirent à tournoyer et nous fûmes tous projetés à plus de six pas !

alk75

A demi assommé, le crâne ensanglanté, je tentais de me relever pour rejoindre Iëcha quand une nouvelle Ombre surgit derrière moi...

alk76

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Commentaires
N
Bravo, c'est superbe :-)
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C
8)<br /> <br /> Quel talent de compteur ! Très agréable à lire comme d'hab'.<br /> <br /> Quand est-ce que tu nous gères une partie de JdR en tant que MJ ? :D
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S
toujours aussi prenant !!! j'adore et j'ai des leçons à prendre! <br /> <br /> Est-ce que c'est toi qui fait les dessins aussi ?? m'étonnerait pas vu la multitude de tes talents .... <br /> <br /> vivement la suite!
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