La fin ?
Pour le dernier scénario de ma campagne annuelle de Chaos in Cairo, j'avais prévu le retour des guests stars de l'année et une apothéose avec la star de l'année dernière. Bref, de quoi s'amuser un peu et revivre les meilleurs moments de la campagne tout en apportant quelques réponses aux inombrables questions en suspens.
Nos bavardages réels et numériques avaient rendus curieux quelques joueurs du club, rien d'étonnant à ce qu'ils me demandent d'intégrer la table pour cette dernière de la saison. Il y avait largement assez de PJ pour que chacun ait sa place et je regrettai juste l'absence de quelques habitués. Ça créait un déséquilibre entre ceux qui avaient suivi l'aventure et ceux qui la découvraient, mais rien d'insurmontable me disais-je...
J'avais tort !
Mais laissons le lieutenant Vermorel raconter l'épisode à sa façon.
« J'ai peu de souvenirs de ce qui s'est passé entre la blessure que l'araignée m'a causée et mon réveil dû autant aux soins du docteur Duchamp qu'à ma robuste constitution. Je me souviens simplement avoir été traîné dans un coin de la caverne par mes hommes, que j'avais enfin retrouvés. Un carré défensif avait été organisé, mes hommes étaient bien entraînés.
7 joueurs autour de la table, les deux habitués prennent Vermorel et ses hommes (Marck) et Sylvia Duchamp (Captain'Caverne)
« Lorsque je m'éveillais donc, je mis rapidement sur pied une colonne d'exploration. Mes hommes avaient perdu leurs armes, mais il n'était pas temps de les sanctionner. Ils devaient pour l'heure protéger les civils et trouver l'issue de cette grotte.
Tout doucement, les joueurs découvrent leur personnage et ses capacités. "Mais qu'est-ce que je peux faire avec ce vieux qui n'a même pas de pistolet ?"
« J'avais raison de me méfier, nous n'en avions pas fini avec ces gigantesques araignées. Je répartis mes hommes de chaque côté du pilier central d'où émergeaient ces monstres et me jetai avec eux dans la mélée.
« Inéquipés et effrayés, mes hommes succombèrent assez vite. Heureusement, le renfort que je leur apportai leur permit de se relever et de poursuivre le combat. La première araignée sur laquelle je m'étais précipité tomba.
« L'un des Membas s'était précipité sur l'autre araignée, encouragé par son sorcier. Son objectif était clair, priver l'armée française d'une victoire. Finalement, c'est l'assistance du 1ère classe Javert qui lui permit de tenir et...
... mon arrivée qui fut décisive. Deux autres araignées étaient mortes. La jeune docteur Duchamp, toujours inquiète de mes blessures, restait à mes côtés. Son assistance fut une nouvelle fois décisive pour le 1ère classe Javert.
De l'autre côté du pilier, l'entraînement de mes hommes payait et ils surmontèrent leur épuisement.
Les araignées disparues, il fallait poursuivre l'exploration. Les scientifiques étaient partagés et ne savaient de quel côté avancer, l'un d'entre eux voulait autopsier une araignée pour lui extraire du venin. Lorsque nous entendîmes du bruit venir d'un couloir sombre face à nous, ils se soumirent facilement à mon autorité et avancèrent sous notre protection.
Deux "guests stars" apparaîssent, de solides membres de la tribu memba. On les avait perdus à l'entrée des grottes, il viennent prêter main forte à l'expédition plutôt mal en point.
« Deux guerriers membas surgirent alors de ce couloir. Ils ont eu beaucoup de chance que mon sang-froid me retienne de tirer sur leurs silhouettes. Ils expliquent vaguement qu'ils ont senti leur sorcier en danger. Je ne sais pas comment font ces sauvages pour se retrouver, mais il est absolument impossible de compter sur eux pour trouver l'issue de ce dédale de cavernes. C'est encore mon sens inné de l'orientation qui devra nous sortir de ce labyrinthe.
« Deux voies s'offrent à nous. L'un des Membas essaie de pister, mais nous sommes loins de ses territoires de chasse et je me méfie de ses conclusions.
C'est alors que l'un des scientifiques voit un massif de cristaux scintiller et décide d'aller l'observer de près.
« La jeune docteur Duchamp tenant à l'observer également, je décide de l'escorter, laissant à mes hommes le soin de garder la seconde galerie.
Le docteur Duchamp doit bien se rendre à l'évidence, ces cristaux n'ont rien de particulier. Elle se résoud au meilleur choix, me suivre dans la seconde galerie, laissant son père et les autres scientifiques essayer de briser les cristaux.
Voilà, deux groupes distincts se constituent, les 2 habitués d'un côté, les autres de l'autre...
« Les coups acharnés des Membas et des scientifiques sur les cristaux et leurs cris à notre attention finissent par produire leur effet. Un groupe d'hommes lézards se jette sur nous. A leurs cris, j'entends que les Membas sont également aux prises avec des adversaires. Mais il me faut d'abord me débarrasser de ceux qui sont face à moi.
Mes hommes se jettent au devant des adversaires sans m'attendre et tombent sous leur nombre. Lorsque j'arrive sur eux, j'entends le claquement du pistolet de Sylvia qui abat un homme lézard, mon sabre aura raison du reste.
Il nous faut maintenant aller aider les scientifiques restés dans la salle du cristal, mais Sylvia décide d'avancer pour aller voir la galerie d'où ont surgi les hommes lézards. N'écoutant que mon courage et mon devoir, je passe devant elle.
« J'aperçus enfin la machinerie qui émettait les battements sourds qui rythmaient nos pas depuis quelques heures. Devant elle se tenaient les étranges batraciens que nous avions combattus au début de notre expédition.
La charmante Sylvia se précipita vers eux avec des messages de paix...
« ... mais d'un éclair orangé, l'un d'eux la fit tomber au sol, inanimée !
Mon devoir exigeait que je me porte à son secours, abandonnant le reste de l'expédition. Où donc étaient-ils passés ? Avaient-ils succombé sans mon secours ?
Sûrs de trouver un passage de ce côté, les autres joueurs avancent et se retrouvent face à un cul de sac !
Une vision d'ensemble permet de comprendre leur méprise. Le groupe 2 pensait pouvoir rejoindre Vermorel et Sylvia Duchamp par une galerie revenant par derrière.
"Est-ce que ça continue par devant ?"
"Ben oui !", que je réponds.
"Alors on y va !" et tous continuent dans cette direction.
5 h du matin, il faut savoir terminer une partie, même si elle ne s'est pas déroulée suivant notre attente...
« Les batraciens lancent également un éclair sur moi alors que je me précipite au secours de Sylvia.
Il faut croire qu'ils ont été convaincus par mon courage. Dès que je suis revenu à moi, ils nous entouraient amicalement, avaient recueilli le professeur Héliotrope qui nous avait finalement suivi et avaient remis un manuscrit abîmé par les ans à l'aimable Sylvia.
Je crois avoir réussi à les convaincre de m'aider à retrouver les autres membres de l'expédition et surtout le reste de ma compagnie.»
Lieutenant Vermorel - Rapport du 16 juin 1899, calendrier estimé
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Une partie en mi-teinte donc, loin de ce que j'avais imaginé pour clore cette campagne. Très peu de réponses ont finalement été apportées et beaucoup de figurines sont restées dans leur boite.
Beaucoup de temps a été perdu en vannes oiseuses, mais il est vrai qu'il est difficile d'intégrer une histoire qu'on ne connait pas avec une règle qu'on découvre.
Reste qu'après tout les nouveaux joueurs semblent s'être bien amusés, seuls les habitués auront regretté que le scénario n'avance pas.
Cette partie a-t-elle signé la fin des aventures de l'expédition Duchamp ?
Que non, mais peut-être changerai-je les conditions de jeu...
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